Nous venions tout juste d'arriver à Forks, où plutôt d'y retourner devrais-je dire. Ma famille et moi venions de passer un peu plus de cinq ans dans une petite ville du Nord-Ouest des Etats-Unis. Nous avions une fois de plus terminé le Lycée et n'avions plus que le choix de revenir ici, Forks.

Les gens avaient changé, les élèves aussi, comme ca nous ne risquions pas, mes frères, soeurs et moi de nous retrouver à nouveau avec les même élèves. Supercherie parfaite.
Retrouver la villa blanche me fit sourire, mais une impression étrange également. Déjà-vu.

J'étais trés vite à l'étage, chargé de sacs et valises en tout genre, la plupart étant à Alice et Rosalie. De là-haut je pouvais entendre tout ce qui se passait à des kilomètres de là, alors écouter les discussions de mon père, Carlisle, dans le garage était pour le moins aisée.

J'ouvrais grand la baie vitrée dans la chambre où je me toruvais et entendais, au loin, quelques cerfs courirent le long d'un ruisseau et de ses clapotis armonieux. Puis derrière moi, vers l'escalier, j'entendis de légers pas, Rosalie. Je me retournais avant même qu'elle ne soit dans la pièce, sachant que dans l'espace d'une demie seconde elle s'y trouverait.

J'aimais la musique, je l'avais toujours aimé. Mais depuis que j'étais devenu un vampire j'avais eu encore plus l'occasion de m'y passioner. Les années défilaient et c'était autant de genre différents qui se succédaient, bien que je ne les aime pas tous, loin de là. Je venais d'insérer un des concerto de Mozart dans le lecteur, le volume presque au plus bas, de toute manière j'entendais aussi bien comme ca que plus fort, c'était au moins une des choses que j'appréciais venant de ma condition de buveur de sang.

Ranger, ranger, ranger. Plier, replier et déplier. C'était toujours pareil, démenager se réinstaller, mais à la longue on finissait toujours par s'y faire. Une rengaine s'installait et on finissait par ne plus y pretter la moindre attention à force. Je ne percevais plus un bruit dans la maison, mis à part Rosalie dans une des chambres environnantes et Carlisle je crois, toujours en bas près du garage.

Soudain, l'odeur de ma chère soeur Rosalie vint me piquer le nez, je l'observais entrer dans la pièce, le visage calme en un air plat. Elle, elle était plutôt énervée, ses yeux rougissaient à mesure de sa colère grandissante. En voilà une qui aurait mieux fait d'aller chasser pensais-je alors.


Edward ! Arrêtes cette musique avant que je deviennes folle !


En un clin d'oeil je faisait taire le lecteur CD, toujours aussi calme et observais ma soeur, le visage toujours aussi fermé et colérique.J'arquais un sourcil en signe de désapprobation.


Hum. Pourquoi n'es-tu pas aller chasser avec Emmett et les autres ? Tu semble en avoir grand besoin..


Déclarais-je en un sarcasme qui se voulait tout d emême sérieux. Puis je me demandais alors si c'était vraiment la chasse qui la rendait ainsi ou plutôt une certaine angoisse de retrouver une vie où il fallait faire semblant devant les humains de Forks. Demain le lycée... C'était ça, je perçut ses peurs à travers ses pensées, et je souriais à présent. Personne ne pouvait rien me cacher. PERSONNE. Pensais-je triomphant.

A peine ma demande prononcé, je vis Edward éteindre le chaine-hifi et la musique s'arrêta enfin. Puis je croisa le regard désaprobateur de mon frère .

Hum. Pourquoi n'es-tu pas aller chasser avec Emmett et les autres ? Tu semble en avoir grand besoin..


Je soupira intérieurement. Chasser...Voilà qui était une excellente idée ! Quoi de mieux pour me sentir un peu plus humaine ?... Ce dont j'avais besoin c'était être comme tous les gens de cette ville ou presque...

Je laissa à nouveau mes pensées dériver avant de croiser le regard de mon frère. Il avait esquissé un bref sourire. Je me maudis de ne pas y avoir songé plus tôt... Je me figea, réalisant soudain que mes craintes étaient fondées, il avait entendu mes pensées. Mais pour qui se prenait-il ?!
Il fallait qu’on est une sérieuse discussion lui et moi. Pas question qu’il continue à vaguer dans mon esprit de cette façon ! Je voulais être libre - au moins- de penser comme je le souhaitais sans toujours me soucier de savoir s’il était en train de m’épier.

Je le fixai, furieuse. Cela faisait déjà plus d'une heure que je contenais ma colère mais là, il exagérait !

-Edward, je crois qu’il faut qu’on parle ! Enfin, mais pour qui tu te prends ?! Tu crois que je ne suis pas assez dévastée, tu te sens obligé de me prendre la seule chose qu’il me reste ?! Tu…tu n’as pas le droit de fouiller mon esprit de cette façon ! Toi, jamais personne ne sais ce que tu penses !

Je m’arrêta une seconde, le temps pour moi d’observer mon frère. Il continuait à me regarder, je ne savais même pas s’il m’écoutait ou s’il était plongé dans d’autres de mes pensées.
Plus sèchement que je ne l’aurais voulu, j’ajoutais;

-Si tu as une question, pose-là mais arrête de vaguer dans ma tête constamment !

Je passa nerveusement ma main dans mes cheveux, chose que je faisais toujours lorsque j'étais énervée. Sans en prendre vraiment conscience, je repartis dans d'autres pensées, attendant qu'il me réponde.

En ce moment, j'éprouvai le besoin d'arrêter de chasser, de parvenir à dominer mes instincts. J'avais l'intention de partir en forêt, j'essairai de ne pas boire cette nuit. Avec un peu de chance, cela pourrait durer quelques jours et ça aurait le but escompté : réussir à être comme tous les humains pendant quelques jours. Pourtant, je savais que c'était dangereux, je savais que je risquai de sentir la brûlure dans ma gorge pendant des heures, peut-être même des jours...

J'arrêta immédiatement ces pensées lorsque je compris qu'Edward devait certainement être en train de lire en moi malgré mes objections.

Ma réaction pourtant sans tellement de méchanceté ( aucune même ) déclencha en Rosalie une colère incroyable, ses pupilles se dilatèrent en une vitesse folle et une lueur rougeatre s'en dégageait.


Edward, je crois qu’il faut qu’on parle ! Enfin, mais pour qui tu te prends ?! Tu crois que je ne suis pas assez dévastée, tu te sens obligé de me prendre la seule chose qu’il me reste ?! Tu…tu n’as pas le droit de fouiller mon esprit de cette façon ! Toi, jamais personne ne sais ce que tu penses !


Dévastée ? Je pensais que Rose ne connaissait pas ce mot là, elle qui avait toujours l'air si forte et sure d'elle. Que des leurs ça aussi à première vue. Ses yeux brillaient intenséement, et je ressentais toutes les sensations qui la tourmentaient à cette seconde même : peur, tristesse, haine, dégout d'elle même et pleins d'autres petites particules d'émotions que je ne pouvais pas franchement définir.


Dévastée ? Et puis je ne fouille pas... C'est que... C'est instinctif ! Je ne peux...


Elle me coupa la parole sans plus attendre :


Si tu as une question, pose-là mais arrête de vaguer dans ma tête constamment !


Je l'observais, les sourcils froncés cette fois-ci.Mais, avant même que je ne puisse parler, Alice que je n'avais même pas perçut tellement j'étais concentré sur Rosalie, entra en quelques bonds gracieux dans la chambre, un sourire habituel aux lèvres.


Hey, qu'est-ce qui se passe ici? Vous en faites du bruit, on s'entend même plus penser! J'arrive vraiment pas à me concentrer pour voir comment va se passer notre rentrée demain!


J'observais mon autre soeur, ses cheveux noirs luisaient, pétillaient littéralement. Je décrochais mon regard de ma blonde de soeur afin de regarder Alice et son sourire amusé et anxieux à la fois.


De toute manière elle se passera comme toujours : ennuyeuse et rejouée, comme chaque nouvelle fois que nous revenons ici. Mais qu'est-ce que vous avez tous à vous inquiéter pour pareil sotise !?


Lancais-je agacé.

Alice m'observa dès que j'eu décrété ce que j'avais à dire mais ne répondit pas. Rosalie, elle, me toisa de tout son long, les yeux emplis d'une fureur palpable.


De pareils sottises, hein ? Ces sottises constituent notre vie, Edward ! Et je dois avouer que ce petit jeu commence sérieusement à me lasser ! Alors, oui, on s'inquiète, mais qu'on est censé faire de plus, dis moi ?!



Voir ma soeur dans cet état là était pour le moins inhabituel. Je soupirais, signe instinctif, car oui, à force de nous retrouver au milieu d'humains nous finissions par agir comme eux, même sans leur présence. Alice restait pantoise devant Rose et moi, son air enjoué ne semblait toujours pas la quitter malgré l'atmosphère tendue qui régnait dans ma chambre. Je grimaçais.


Rose. Tu sais que ca doit se passer comme ça. Nous sommes ce que nous sommes, il ne sert à rien de nous appitoyer sur notre sort, mais je ne dis pas que c'est simple, loin de là.


Déclarais-je pour la détendre un peu, mais ca ne semblait pas vraiment produire l'effet escompté.


Vous ne devriez pas allez chasser ?


J'observais Alice puis retournais à Rosalie et son visage fermé et sérieux. J'entendit ses pensées, son besoin de solitude, voilà pourquoi je ne lui proposais pas de venir avec nous. Je me tournais vers Alice, souriante au possible, elle semblait sautiller sur place, voletant.


Alice ? Tu viens de chasser ou tu .. ?


Lui demandais-je me dirigeant déjà vers la baie vitrée ouverte, j'entendis comme un chien marcher sur du goudron, surement près de la route pensais-je, attendant la réponse de ma brune de soeur.

-De pareils sottises, hein ? Ces sottises constituent notre vie, Edward ! Et je dois avouer que ce petit jeu commence sérieusement à me lasser ! Alors, oui, on s'inquiète, mais qu'on est censé faire de plus, dis moi ?!

Alors que j’étais plongée dans diverses pensées, mon frère avaient répondu à ma question par un soupir, l’un des seuls réflexes que nous avions de notre humanité.

-Rose. Tu sais que ca doit se passer comme ça. Nous sommes ce que nous sommes, il ne sert à rien de nous apitoyer sur notre sort, mais je ne dis pas que c'est simple, loin de là.

Exprimant toujours ma volonté d’être seule, je n’avais pas pris la peine de répondre. Après être repartie dans d’autres pensées qui tournaient toujours autour des mêmes choses, j’avais interrogé mon frère et ma sœur sur leur intention de chasser, seul moyen pour moi de pouvoir les éloigner quelque peu.

Edward observa Alice avant de revenir sur moi. Quant à Alice, elle semblait, tout au contraire de moi, être suffisamment heureuse et prête à tout pour se divertir. Ce qui, d’un côté me fit plaisir puisque je pourrais peut-être me retrouver seule, après tout.

-Alice, tu viens de chasser ou tu… ?

Edward était déjà parti vers la baie vitrée qui le mènerait dehors, attendant certainement une réponse d’Alice. Cette dernière ne tarda pas à donner sa réponse.

-J’arrive, à près tout, j’ai rien de mieux à faire !

Croisant les bras sur ma poitrine, je la vis elle aussi rejoindre la bain vitrée, aux côtés de mon frère. Je releva les yeux en leur direction.

-Bien. Allez-y ! Je … je vais rester ici. A tout à l’heure.

Je sentais l'air frais me tiedir les joues, evidemment bien plus glacées que l'air du dehors. J'attendais que Alice se décide. Ce qu'elle ne tarda pas à faire, elle vint me rejoindre près de la baie vitrée, j'observais une dernière fois Rosalie et vis d'ailleurs, qu'elle levait,e lle aussi, les yeux à nous. Je décidais de tenter une dernière approche avec ma soeur même si je savais pertinement que ce n'était pas gagné d'avance, loin de là.


Tu es sur que tu ne veux pas venir ? Tu pourrais t'acharner sur un ours, je n'sais pas...


Lachais-je en un sourire taquin. Je n'aimais pas voir les membres de ma famille dans ce genre d'état, même si je n'étais pas un pro dans le domaine de l'assistance, à la idfférence de Jasper, qui lui, rendait tout le monde heureux en un clin d'oeil. Sacré don qu'il avait lui aussi.

Alors qu'Alice était au côtés de mon frère, prête à partir, ce dernier se retourna une nouvelle fois sur moi. Avec un ton davantage posé, il me demanda :

-Tu es sûr que tu ne veux pas venir ? Tu pourrais t'acharner sur un ours, je n'sais pas...

Il m'adressa un sourire taquin qui m'apaisa pendant quelques secondes. Il essayait, à défaut, de m'emmener avec eux, afin que je parviennes à oublier pendant quelques heures ce que je ressentais. C'était tout lui. Il essayait toujours d'apaiser tout le monde. L'espace d'une seconde, je failli accepter. Et puis je repensa à ma volonté. Ne pas chasser. Je savais que si je partais maintenant, que si je tuais un ours, ou même si je regardais Edward ou Alice le faire, je serais incapable de ne pas boire. Chose que je voulais éviter à tout prix.
Alors, j'adressa un mince sourire à mon frère;

-Oui... Allez-y. Je ... je vais rester ici. A tout a l'heure...

J'adressais un sourire sincère à Rosalie, ressentant ses dernières pensées un peu plus détendus. Je souris ensuite à Alice, qui était déjà en bas, près d'un arbre, déjà à l'affut.

Ah... Rose. Esmée va revenir, je l'entends. Préviens là qu'Alice et moi sommes partis chasser s'il te plais.

J'adressais un dernier sourire à ma soeur et m'envolait par la fenêtre, sautant sur l'arbre le plus proche, puis j'appelais Alice, en bas.

Nous sommes arrivés à Forks, enfin de retour à Forks aujourd'hui.

Après avoir déposé mes affaires je suis allée au supermarché du coin pour pouvoir réapprovisionner notre cuisine en nourritures "humaine". Et comme d'habitude, lors de notre première sortie où personne nous connaît, on m'a regardé, dévisagé avec un regard soutenu mais évitant tout de même le mien, qui est d'un or hors du commun pour eux. Cela ne se produit en général qu'une seule fois, car visiblement nous leur faissons peur, il préfère donc faire comme si de rien n'était.

De retour à la maison, j'entend un faible bruit de pas sur les escaliers. En me retournant je m'aperçois que c'est Rosalie, l'air triste, qui s'aproche de moi et me dit d'un ton sec :

- Les autres sont partis chasser !

Edward avait répondu par un sourire à ma réponse. Ce sourire qui m'avait paru plus sincère qu'auparavant. Alice était déjà en bas, à attendre mon frère. Edward se retourna une dernière fois sur moi avant de m'annoncer :

-Ah...Rose. Esmé va revenir, je l'entends. Préviens là qu'Alice et moi sommes partis chasser s'il te plait.

Je l'observais descendre par la fenêtre après qu'il m'eut adressé un dernier sourire. Je soupirai légèrement une fois que je fus seule dans la pièce. En leur proposant d'aller chasser, j'avais eu une chance, une seule, d'avoir un peu de solitude. A présent, c'était Esmé qui allait arriver. Mon plan avait lamentablement échoué...

J'entendis, tout comme Edward avant moi, ma mère adoptive entrer et je savais qu'elle serait à mes côtés quelques secondes plus tard tout au plus. Alors je descendis les escaliers, allant à sa rencontre. Après tout, si je ne venais pas, elle viendrait elle.
A peine l'avais-je croisé que je décida de l'avertir du départ de mon frère et de ma soeur. De toute évidence, moins j'attendais et plus vite je pourrais monter dans ma chambre.

-Les autres sont partis chasser ! lui annonçai-je froidement, chose que je regrettais queques secondes plus tard. Je n'aurais pas dû m'emporter de cette façon.

Pourtant, je ne trouva pas le courage de lui adresser un mot de plus. Je tournai ainsi les talons et fis quelques pas dans les escaliers. Mais elle me retint en s'adressant à moi.

Je la voit alors remonter à l'étage vite, très vite. Elle m'inquiète, comme une mère peut l'être pour fille. Je lui dis alors sur le ton le plus normal que possible :

- Chérie, attends... Que se passe t-il ?

Mais elle ne me répond pas, comme j'aimerais qu'Edward soit là pour pouvoir me rassurer. Je la laisse donc partir seule - en la regardant le regard rempli à mon tour de tristesse - de peur d'aggraver ses sentiments.

Je me remmet à ranger mes provisions dans notre cuisine - de ces moments je me sent "humaine" - qu'il faudra renouveler régulièrement suivant les dates de péremption au cas où.

-Chérie, attends... Que se passe-t-il ?

Je restai quelques secondes au milieu des escaliers, la main sur la rampe. Je sentais à sa voix qu'elle était inquiète. Malgré tout, j'étais trop mal à l'aise pour lui parler et je continua à grimper rapidemment les escaliers sans lui dire un mot.

Je m'enferma dans ma chambre et rejoins à nouveau la fenêtre de ma chambre. Je savais que si je l'avais pu, des larmes se seraient déversées sur mes joues. Si j'avais été humaine. Même ça me manquait...

Je fixai quelques minutes le paysage à l'extérieur, percevant en même temps, tout les animaux qui étaient en mouvement.
Et puis je songeai à Esmé. Lorsque j'y songeais, elle était la mère dont j'avais toujours rêvé. Même si je ne lui en avais jamais parlé, je savais que je pouvais compter sur elle et je l'aimais comme si elle l'eut été ma propre mère.

Je secoua doucement la tête. Ce que je faisais était injuste. Elle avait voulu me parler mais j'étais tellement en proie à ma propre colère que j'avais préférée m'isoler. Alors je ressortis de ma chambre. J'entendis le frigo s'ouvrir. Elle devait certainement ranger les récentes provisions qu'elle avait faite.
Je marchais à pas lent, humains finalement et me rapprocha de ma mère. Contrairement à Edward, je savais qu'il n'y avait pas de risque qu'elle lise en moi. J'étais davantage en confiance.
Je m'appuyai contre le mur, en face de là où était ma mère.

-Est-ce que... Est-ce que je peux t'aider ? lui proposais-je doucement

Ma mère releva les yeux vers moi. Elle était surprise. Evidemment. Je l'avais soigneusement évitée quelques minutes plus tôt. Je patientai, lui souriant légèrement en attendant qu'elle réponde. Elle ne tarda pas à le faire.

-Bien sûr ma puce, si tu veux ! me répondit-elle avec un sourire.

Détournant le regard, je plongea dans les sacs qui trainaient encore au sol afin de l'aider. A dire vrai, ce n'était pas exactement ce que j'étais en train de faire puisque je ne faisais que pousser les divers aliments qui s'entassaient. Au fond, je ne savais même pas pourquoi j'étais ici. Qu'est-ce que je recherchais ?
Au silence d'Esmé, je compris qu'elle était intrigué, peut-être même inquiète par mon comportement. Elle finit par m'iterroger;

-Pourquoi es-tu là ? Pourquoi n'es-tu pas parti avec les autres chasser ?

Qu'étais-je censé lui répondre ? Que j'avais fermement décidé de ne plus m'abreuver de sang humain ? Que ce que je voulais aujourd'hui, c'était être comme les humains et manger ces aliments présents dans ces paquets. Comme n'importe qui. Car il fallait le dire, on se rapprochai plus de l'animal que de l'être humain lorsque nous nous nourissions. J'hésita a lui répondre mais après tout, je n'allais pas fuir une nouvelle fois. Si je ne lui en parlerais pas, Edward le ferait sans aucuns doute.

Je jeta un bref coup d'oeil à ma mère; elle ne bougeait pas, attendant ma réponse.

-Eh bien je ... ( je m'arrêtai, consciente que mes paroles pourraient la blesser ou bien l'attrister ). Je ne veux plus chasser. J'en ai assez. Je ne veux plus vivre comme ça... Je ne peux plus. Alors je...enfin je voudrais passer quelques jours sans boire. Histoire de me sentir...différente.

Je stoppai mes paroles, attendant sa réaction, et baissa les yeux. Pourtant je savais que je serais bientôt dans l'incapacité de tenir cette volonté. Parce que j'aurai tellement mal que je trouverais n'importe quoi pour me nourri. Et une fois de plus, je ne déciderai alors de rien; mes instincts agisseraient à ma place.
Je crispai ma main contre le bois de la table et le sentit se fissurer entre mes doigts. J'étais bel et bien beaucoup trop nerveuse ce soir.

Quelques instants plus tard je l'entendis prononcer ces mots :

- Eh bien je ... Je ne veux plus chasser. J'en ai assez. Je ne veux plus vivre comme ça... Je ne peux plus. Alors je...enfin je voudrais passer quelques jours sans boire. Histoire de me sentir...différente.

Je fus surprise par cette déclaration plutôt embarrassante pour elle - je le savais. Je ne sû pas quoi lui répondre, probablement par peur de lui faire du mal.

Ma fille ne se sentait pas bien dans sa peau et moi je ne savais pas quoi lui répondre. J'avais honte. Honte de ne pas être à la hauteur. De ne pouvoir la réconforter. J'aimais ma fille mais ne pouvais pas la rassurer.

- Tu sais que c'est dangereux... même irresponsable ! Je comprends ton mal-être, mais pense aux humains à qui tu pourrais faire du mal et a notre famille qui ne supportera surement pas un autre déménagement si vite, prononcège enfin.

Elle me regarda d'un air perdu, elle ne devait surement pas s'attendre à ça. Je m'en voulais encore plus. Cela ne m'étais encore jamais arrivée.

La main toujours accrochée au bois de la table, les yeux baissés, j'attendais une quelconque réponse de la part de ma mère. D'ordinaire, elle me répondait immédiatement, tentant de me rassurer. Aujourd'hui, elle maintenait ce silence pesant qui s'était installé entre nous.Et je sû que ce qu'elle allait me dire n'était pas ce que je voulais entendre. Loin de là. Mais je savais aussi que, quoi qu'elle dise, elle aurait raison. C'est enfin qu'elle prit la parole.

-Tu sais que c'est dangereux... même irresponsable ! Je comprends ton mal-être, mais pense aux humains à qui tu pourrais faire du mal et a notre famille qui ne supportera surement pas un autre déménagement si vite.

Je leva enfin les yeux vers elle. Décidément, je n'aurai jamais dû lui dire ce que je pensais. Parce que maintenant, elle devait surement s'en vouloir de m'avoir répondu ça. Mais comme je m'en étais doutée, elle avait raison. Trop raison. J'allais devenir dangereuse. Dangereuse pour les humains et pour ma famille. Parce que si je sortais et que tuais involontairement un humain, nous serions bel et bien obligé de partir.
Que pouvais-je bien lui répondre ? Au fond de moi, je savais très bien, trop bien que c'était dangereux. Pourtant, je voulais tellement changé que s'en était devenu de l'obsession. Et la première chose qui me redonnerait un peu d'humanité, c'était irrévocablement l'arrêt de la chasse.

Je ressera la prise que j'exercais sur la table, et répondis à ma mère aussi calmement que je pu. Je ne voulais pas la blesser, ni l'énerver comme j'avais pu le faire avec Edward quelques minutes plus tôt.

-Je sais... Je ne veux pas vous faire souffrir. Mais... enfin si je restais enfermée ici, sans aller en ville, j'aurai peut-être une chance de tenir quelques jours...je...

J'arrêta ici mes paroles, consciente que ce que je disais était impossible. Je serais toujours, c'est le cas de le dire, dans cet état et il faudrait bien que tôt ou tard je me fasses à cette idée. Je relevai les yeux vers ma mère, espérant que je ne l'avais pas blessé elle aussi.

-Excuse moi ... Pardon... Je sais pas ce qui me prends...

Suite à ces mots je la fixais, c'est à ce moment que je la vis écraser la table en miettes - trop perdu dans mes pensées pour m'en apercevoir auparavant.

-Je sais... Je ne veux pas vous faire souffrir. Mais... enfin si je restais enfermée ici, sans aller en ville, j'aurai peut-être une chance de tenir quelques jours...je... me dit-elle.

C'est à ces mots qu'une idée surgie en moi :
*Pourquoi pas ? - elle voulait être "normale". Je pouvais la comprendre. J'en étais capable. Je le savais. - Nous prendrons nos précautions. Nous pourrions la protéger. Nous pourrions la surveiller.

NON ! C'est impossible. Dangereux. Trop dangereux. Irresponsable.

-Excuse moi ... Pardon... Je sais pas ce qui me prends... continua t-elle.

A ce moment là j'ai réagi comme une mère, je ne pensais qu'à "MA" fille. Et non au danger, aux humains...

- Si tu le veux, fait le ! m'exclamège.

- Si tu le veux, fais le !

A ces mots, je releva brusquement la tête, surprise. Sur le moment, je me demanda si elle était sérieuse, si elle pensait vraiment ce qu'elle était en train de me dire... Mais lorsque je vis l'expression de son visage, je compris qu'elle était sérieuse. Malgré tout, elle devait avoir peur de ce qui pourrait advenir par la suite. Peur de ce dont j'allais être capable.

Combien de fois avais-je espéré que l'on m'autorise enfin à me conduire normalement ? Des dizaines, des centaines de fois ? Plus encore ?
Pourtant, je sentais toujours cet obstacle qui subsistait. Parce que je savais que si je tuais un humain, ils ne me pardonneraient pas comme je ne me le pardonnerait pas également.

Puis je pensa à Edward, a Alice, a Carlisle et à tous les autres membres de la famille. Qu'allaient-ils penser ? Penseraient-il que tout cela était absurde ? Que je ferais mieux d'accepter et de vivre avec ?
En pensant à Carlisle, je pensa à tous ces principes qu'il avait défendu, boire uniquement du sang humain par exemple. Que penserait-il de ma décision ? Esmé avait accepté, mais cette acceptation allait-elle changer le cours actuel des choses ?
Je n'avais pas le droit de provoquer un quelconque conflit dans la famille...

Mais au fond, j'étais tellement obsédée par de désir que je n'avais plus tellement conscience de moi, de ce que j'étais capable de faire. Je releva les yeux sur ma mère; elle m'observait toujours, attendant peut-être une de mes réactions.

-Mais eux, que vont-ils en penser ? Carlisle, Edward, Alice ! Je n'ai pas le droit de détruire ce que Carlisle à mis en place comme ça... Crois-tu vraiment que je peux tenter cette expérience, ne serait-ce que quelques jours ? M'en crois-tu réellement capable ? lui demandais-je; attendant sa réponse, vaguement anxieuse.

Tout d'un coup elle releva sa tête vers moi, les yeux remplis de surprise. Si surprise qu'elle ne répondit pas. Ses pensées devaient être mélangées, vraiment mélangées. Ce demandant si elle devait accepter ou non cette proposition dangereuse.
Quand enfin elle me fit connaître ses peurs, sa voix était pleine de questions :

-Mais eux, que vont-ils en penser ? Carlisle, Edward, Alice ! Je n'ai pas le droit de détruire ce que Carlisle à mis en place comme ça... Crois-tu vraiment que je peux tenter cette expérience, ne serait-ce que quelques jours ? M'en crois-tu réellement capable ?

*Bien sûr j'y avais pensé, il était hors de question de leur cacher - elle le savait aussi bien que moi. Pour cause, on avait besoin d'eux car ce que Rosalie souhaitait était TROP dangereux - ça aussi elle le savait.*
Je lui ai donc exposé mes idées :

- Bien sûr, nous ne ferons pas cela sans en parler au préalable aux autres et oui tu ne pourras pas tenter cette expérience plus de quelques jours - tu serras obligée de te réalimenter au bout d'un moment. Mais si Carlisle, Edward et Alice accepte nous mettrons surement en place une surveillance constante pour éviter le pire.